Gouverner
Il y a pas mal de choses à changer dans notre pays. Ces changements ne peuvent se faire que selon les règles de nos institutions politiques, qui font que notre régime appartient à la catégorie des démocraties libérales.
Il faut donc se mettre en position de gouverner.
1. Gouverner, ce n’est pas poser son fessier inspiré dans un fauteuil présidentiel. C’est disposer d’une bonne centaine de personnes capables de diriger un ministère ou un cabinet ministériel, et de quelques centaines de parlementaires potentiels capables de légiférer, d’évaluer et de contrôler.
A défaut, en attendant, il n’est pas mauvais de compter dans ses rangs des maires de grandes villes, et des présidents de Conseil généraux et régionaux.
2. Se mettre en position de gouverner, en outre, ce n’est pas se faire applaudir frénétiquement par une horde d’illuminés, c’est faire la conquête d’un large électorat, en concurrence avec de grands partis. Cela demande un projet, une stratégie, une organisation. A cet égard aussi, mieux vaut être bien entouré, et aussi être partout présent, y compris à travers des élus locaux.
3. Se mettre en position de gouverner, enfin, comportait, pour le Mouvement Démocrate, une condition particulière : il lui fallait conquérir son électorat à la fois sur la gauche et sur la droite, simultanément, en exploitant l’avantage de sa position centrale (et non pas ici avec les uns, et là avec les autres, ou tantôt avec les uns, tantôt avec les autres). Une stratégie fine, combinant un jeu politicien sur l’aile droite avec un jeu citoyen sur notre aile gauche. Pour cela, la confédération était une forme bien préférable à la fusion.
En une dizaine de mois, nous avons régressé sur tous ces points, d’une manière manifeste, quantitative, que les mensonges grotesques de Bayrou sont impuissants à dissimuler. Tout ce temps a été occupé par des intrigues, des manipulations et des tricheries qui dépassent de beaucoup l’acceptable., d’autant plus qu’elles ont toutes échoué pitoyablement.
Il n’y a pas de raison de se réjouir de perdre aujourd’hui notre aile droite, après avoir perdu en décembre notre aile gauche.