Cauchemar post-traumatique
Je cite Marielle de Sarnez :
Le résultat est-il ce que nous avions espéré ? Notre objectif implicite, c’était un score de 10 % : nous avons réalisé un peu plus de 9 %. Il nous a manqué moins d’un point pour atteindre l’objectif. Nous avons passé la barre dans trois arrondissements. Dans cinq autres arrondissements, il s’en est fallu de quelques dizaines de voix que nous atteignions le seuil qui nous aurait permis de nous maintenir.
Nous avions donc l’objectif “implicite” de ne perdre que 20% de notre électorat parisien par rapport aux législatives ? Quel optimisme ! Pourtant, c’est un MoDem inorganisé, inexpérimenté, quasiment informel et une UDF vidée, désorganisée qui ont fait ensemble la campagne des législatives. Tous les candidats avaient dépassés le seuil des 10%, parfois largement, sauf un.
Dix mois plus tard, une fois “fondé” et organisé, perdre 30% de son électorat, c’est frôler la victoire ? Toutes les bourdes que j’ai signalées au fil de la campagne étaient donc soigneusement calculées pour ne pas dépasser l’objectif. Pourquoi nous l’avoir caché ?
Marielle de Sarnez a fait une campagne molle, insipide, inepte. L’échec est flagrant. Monumental. Pas un mot ne laisse penser que Marielle de Sarnez s’en sait responsable.
Au contraire. Elle le minimise et en accuse les autres. Qui ? Le vainqueur ! Nous lisons dans L’Express ce qu’elle promet à Bertrand Delanoë : “Je vais être son pire cauchemar “. Il est un peu tard. Elle nous a dissuadé d’attaquer et la droite et la gauche durant toute la campagne. C’est dans la campagne qu’il fallait être le cauchemar de nos adversaires. Après, l’usage républicain est de féliciter le vainqueur, pas de lui déclarer sa haine et de lui promettre la vengeance. C’est l’usage. C’est la seule attitude qui soit digne.
“Je lui en veux que mes amis ne soient pas élus”. Elle ne s’en veut pas à elle-même. Elle n’y est pour rien. Elle avait été gentille avec Delanoë. Il aurait dû la sauver du désastre.
Pourtant, on le comprend. Quand on a la chance d’avoir comme adversaires des gens aussi inoffensifs, il serait dommage de s’en faire des alliés.