Quelques remarques
Nous avons eu la fusion immédiate. Une fausse fusion, comme on peut le constater sous divers aspects aujourd’hui. Il y a un MoDem officiel, aux mains de ce qui reste de l’UDF, au prix de quelques supercheries. Et un MoDem réel, en crise, en état d’anarchie, et au bord de la dissolution. L’UDF n’est pas en état de le contrôler. Ce dont il faut se réjouir.
Nos résultats le montrent, nous ne sommes pas plus en état de conquérir des mairies que nous ne sommes en état de conquérir des présidences de conseils généraux, ou des sièges de député. Notre mouvement ne fait que conserver une faible part de ce qui restait de mandats divers sous l’étiquette de l’UDF. Et il n’obtient ce faible résultat qu’en restaurant les alliances qui s’imposaient à l’UDF avant la naissance du MoDem.
Aux élections des présidences de conseils généraux, nos conseillers ont tous voté tantôt pour l’UMP, tantôt pour le Nouveau Centre. Y compris en Côte d’Or, où grâce à la voix de Marc Frot, la présidence va à François Sauvadet (Nouveau Centre). Le même Marc Frot est donc lié au PS par une alliance à Dijon, et à l’UMP au conseil général dans le même département. En retour, les trois présidences conservées par le MoDem, dont celle d’Arthuis en Mayenne, doivent leur succès à leur maintien dans l’ornière des alliances ordinaires de l’UDF.
En terme de mandats publics, ce qui subsiste du MoDem, c’est donc l’UDF. Une UDF rabougrie, racornie, momifiée, mais une UDF conservée, et qui songe à se restaurer. C’est humain.
Quant au MoDem messianique, inspiré, ouvert, non-centriste, exalté, il a échoué partout, comme on pouvait s’y attendre. Mercier s’en sort beaucoup mieux sans le MoDem que Bayrou avec tout le MoDem derrière lui. Quelle meilleure démonstration Bayrou pouvait-il faire de ce que ses opposants de l’UDF n’ont cesser d’affirmer ? L’UDF n’avait rien à attendre du MoDem. La preuve est largement faite que l’intérêt de l’UDF n’était pas de suivre Bayrou.
Voilà à peu près le contexte des propos d’Arthuis. Le sénateur Arthuis a bien voulu faire partie du mobilier un certain temps, mais ne restera pas chez quelqu’un qui brûle ses meubles.