La patience des centristes

Quand des nouveaux adhérents, il y a six mois, décrivaient précisément ce dont Cornillet semble prendre conscience aujourd’hui, il se trouvait toujours pleins de petits Cornillet pour leur objecter leur inexpérience, ou pour agiter l’épouvantail des Verts, ou pour insinuer qu’ils opéraient pour le compte des socialistes.

Je partage presque entièrement le diagnostic extraordinairement tardif de ces gens de l’UDF, mais je n’oublie pas qu’ils ont  longtemps contribué activement à ce qu’ils dénoncent : le Bayrou providentiel, les “dérives sectaires”, les errements de la conduite du mouvement, etc.

Il faut se demander ce que Bayrou aurait pu faire sans la contribution de ces gens très expérimentés. Il faut aussi se demander ce que Bayrou aurait pu faire si ces gens avaient eu la lucidité et le courage de s’opposer à lui.

Bref, ils ont leur part de responsabilité dans la situation qu’ils dénoncent, dont ils ont longtemps imaginé qu’elle pouvait leur être profitable. Au fond, il leur suffisait de lire Jean-Louis Bourlanges, dans son article de Commentaire, paru en septembre 2007, pour comprendre très précisément où Bayrou les conduisait. S’ils n’étaient pas décidés à quitter Bayrou comme lui, c’est parce qu’ils espéraient quelque chose de ce qu’ils appellent aujourd’hui les “dérives sectaires”. Etrange naïveté.

Bref, ils ont été tentés par la voie du populisme, avant de prendre conscience que cette voie impliquait leur sacrifice. Car en toute rigueur, au dela de quelques traits de ressemblance avec ce qui se passe dans les sectes, c’est du populisme, comme mode d’accès personnel au pouvoir, qu’il s’agit.

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.