Du mandat électoral considéré sous l’aspect des droits civiques

J’ai lu les programmes des trois candidats principaux candidats en concurrence à Paris. Remarques sur celui de Marielle de Sarnez.

Si nous prétendons diminuer les investissements, l’électeur a le droit de savoir lesquels, de combien, avec quel conséquence. Si nous proposons de supprimer certains investissement, même chose. Si nous changeons les priorités, il a le droit de savoir pourquoi.

Si les règles d’allocation doivent changer, il a le droit de savoir en quoi, selon quel principe, ou dans quel but. Même chose pour les subventions.

Pour chacune de nos propositions, il a le droit de savoir le pour et le contre, ce qu’elle coûte, ce qu’on en attend, de quelle manière on s’assurera de la bonne orientation des efforts et de son résultat.

L’électeur a le droit de connaître les marges de manoeuvre respectives de la majorité municipale, de la région, de l’état et des autres acteurs dans chaque domaine d’action.

Il a le droit de savoir ce qui sera fait, ce qui sera peut-être fait, ce qui sera peut-être abandonné, et selon selon quels critères.

Il a le droit de savoir quel liberté on se donne, quelles réserves de financement on laisse sans emploi, quel taux d’endettement maximal on se fixe, etc.

L’électeur est libre d’exercer ou non son droit de savoir. Nous ne sommes pas libres de ne pas lui reconnaître ce droit. Tout cela implique un gros travail, distinct de l’élaboration des propositions, mais parallèle, de telle sorte qu’ils puissent s’influencer mutuellement.

Et tout cela doit être communiqué avec clarté, selon les modalités de représentation les plus lisibles, de telle sortes qu’elles deviennent le modèle de notre communication électorale.

Comme par hasard, un tel programme réclame des compétences, des ressources humaines, une mobilisation et une coordination qui dépasse de très loin les capacités propres de la Fédération de Paris, telle qu’elle est. De même partout ailleurs, dans toutes les régions.

C’est bien pourquoi j’ai proposé à Bayrou, devant le congrès, il y a deux mois, de transformer le “Conseil Stratégique” en un dispositif participatif de soutien, sous la forme de réseaux spécialisés par fonction.

Nous aurions aujourd’hui notre avantage stratégique, le premier prolongement concret sur l’axe de la démocratie, la réhabilitation de la notion de mandat, l’apprentissage d’un langage commun entre monde politique et monde civique. La brêche était ouverte. Un quart de nos listes devenait éligible.

Voilà une chose que nous ne pouvions pas faire sans l’UDF et ses élus, et que l’UDF ne pouvait pas faire sans nous. C’est aussi, je vous l’ai dit ailleurs, une chose que nous ne ferons jamais pour l’UDF.

Notre Projet pour Paris mérite une bonne fessée électorale.

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