La perspective de l’exercice du pouvoir

 (extrait d’une réponse faite sur e-soutien)

Il y a deux aspects qui m’importent, dans ce qui se passe dans le Mouvement Démocrate aujourd’hui. Le premier concerne sa capacité à s’organiser sous des formes qui lui permettent de devenir un parti aussi puissant que le sont ses deux rivaux. Cela m’importe, car sinon, la dynamique populaire dont vous parlez ne sera qu’une dynamique populiste, et sa réussite pourrait faire passer notre pays du profond malaise à une crise aigüe.

L’autre aspect qui m’importe, c’est de savoir quelles sont les capacités et quelles sont les intentions de Bayrou et de ceux dont il s’entoure. Car là encore, comme vous, c’est de mon pays que je me préoccupe, et je ne travaillerais pas à lui donner des dirigeants qui manqueraient d’ambition, d’inspiration, ou de lucidité, ou qui n’auraient pas la volonté, le savoir faire et la force de le changer.

Pour l’instant, je vois du culot là où l’on attendrait plutôt du courage ; de l’attentisme et du mutisme, là où il devrait y avoir de la prudence ; de l’ambivalence, là où l’on devrait trouver des compromis ; bref, rien de ce qui fait des hommes d’Etat. Mais tout ce qu’il faut pour entretenir parmi nous une crise permanente.

Cette crise, d’ailleurs, est intéressante. Elle vient de ce que nous constituons désormais un reflet précis de de la configuration du jeu politique. La solide barrière opposée aux nouveaux entrants préfigure celle qui se dresserait contre notre Mouvement si ces nouveau entrants en monopolisaient la conduite. Ceux-ci savent donc, j’espère, qu’il faut travailler avec l’UDF. Mais ils ont raison de refuser de travailler pour l’UDF. Car cela les maintiendrait dans une position marginale, et cela ferait du Mouvement Démocrate un grand mensonge dont notre pays n’a pas besoin.

C’est finalement assez simple. Je ne travaillerai pas pour l’UDF.

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