Financement
Je me souviens de ma perplexité, lors de la campagne législative. On faisait en même temps des choix de candidats très expéditifs, visant un électorat apolitique, et on se montrait très laxiste envers des députés qui cumulaient l’étiquette UDF-MoDem avec le soutien de la majorité présidentielle. Je ne voyais pas que ces deux tactiques apparemment contradictoires convergeaient vers le même objectif : faire monter le financement public du Mouvement, calculé pour la durée de la législature en fonction des voix obtenues sous son étiquette.
Les candidats qui s’emparaient de cette étiquette sans avoir reçu d’investiture ne rencontraient pas d’opposition, puisqu’ils payaient d’avance, et privaient du même coup un autre parti (le Nouveau Centre en général) d’une part de financement. Quant à cette espèce de Cour des Miracles constituée par les candidats “issus de la société civile”, elle répondait à la même préoccupation. Visant, avec une certaine audace, et un certain cynisme, une sorte de vote caritatif.
Aujourd’hui, le MoDem dispose d’environ 5 millions d’euros par an de financement public. Le candidat Bayrou devrait disposer du budget maximum que la loi autorise, lors des prochaines présidentielles. A condition de limiter les dépenses, entre temps. La stratégie du Mouvement ne se lira nulle part aussi bien que dans ses dispositions budgétaires.