Article 14

J’aime beaucoup Corinne Lepage. Je suis heureux de voir que sa déclaration est ferme et sans réserves.

Cela dit, nous devons sauver notre Mouvement, en effet. Et c’est une priorité bien étrange, pour ceux qui ont fait paraître l’annonce officielle de sa création il y a six mois. Nous sommes sur la défensive. Des attaques, semble-t-il, visent François Bayrou. Lesquelles, je l’ignore pour l’instant. C’est Corinne Lepage qui me l’apprend. Il y a certes pas mal de critiques à l’intérieur de notre Mouvement sur le processus de sa fondation. Mais on ne saurait confondre cela avec des attaques personnelles menées de l’extérieur.

Pourtant, les cinq paragraphes qui suivent cette allusion sont bien tous des réponses à des critiques internes, et non à des attaques visant une personne.

Cela commence d’ailleurs par : “Des critiques peuvent toujours être faites.” En effet. Il y a même là une nécessité, s’il s’agit bien de sauver notre Mouvement. Sa vulnérabilité actuelle a des causes. Des faiblesses se sont révélées, des erreurs ont été commises. Il faut s’organiser pour éviter de les prolonger, ou de les recommencer.

Or il y a dans notre Mouvement bien des formes de résistance au changement. Les unes qui viennent d’en haut. Les autres qui viennent d’en bas. Nos projets de statuts, y compris avec leurs amendements, auraient pu avoir été rédigés il y a un siècle, et ne reflètent en rien l’originalité de notre situation, nos ambitions de changement, ni toutes les exigences qui devraient en résulter sur le plan de nos règles de fonctionnement.

Au lien de constater cela, Corinne Lepage préfère s’en tenir à l’aspect participatif de la démarche, comme s’il contenait en lui-même la garantie de sa réussite. Or la démarche est peut-être inédite, mais le résultat ne l’est pas.

C’est la première fois qu’un parti politique se donne la peine de ne pas confier les rênes à des apparatchiks et tente de définir de nouveaux rapports entre militants et élus, de telle sorte que les uns et les autres puissent être convenablement représentés et entendus au sein des instances dirigeantes.

La Fédération des élus n’est pas une idée qui vient du processus participatif. Elle vient d’une négociation séparée entre dirigeants. Corinne Lepage en sait quelque chose. Quant à) savoir quelle distribution du pouvoir tout cela implique, cela demande d’être vu en détail. Dans la Version 4, on peut noter, par exemple, que les représentants directs des adhérents sont minoritaires au Bureau National. Il faut en outre constituer des listes de 198 noms pour y être candidat. Voilà qui est plus favorable à ceux qui disposent de leur listes d’adhérents à ceux qui non seulement n’en disposent pas, mais ont été maintenus dispersés depuis six mois. Deux détails, parmi beaucoup d’autres.

C’est la première fois qu’un parti politique accepte de jouer le jeu, dans une totale transparence, de la réflexion sur l’équilibre qu’il convient de trouver entre l’efficacité politique et la démocratie interne.

Voilà une conception très traditionnelle des rapports entre démocratie interne et efficacité. Les propositions de statuts sont bien toutes enfermées dans cette question d’équilibre et de dosage. Et c’est bien pourquoi, au bout du compte, notre Mouvement risque de se retrouver avec des statuts qui sont en tous points ceux d’un parti politique classique. Or la puissance et l’efficacité d’un parti classique dépend grandement de la quantité de ses adhérents. Cela nous place loin derrière nos deux principaux concurrents.

Il suffisait d’un peu d’inventivité pour sortir de cette conception. J’ai contribué à l’amendement de l’article 14, qui en est l’illustration.

e-soutiens.bayrou.fr/les_moyens_participatifs_du_mouvement_democrate

On voit bien, en le lisant, que démocratie interne et efficacité sont les deux versants d’une même question, et que de bonnes règles de fonctionnement peuvent les conforter mutuellement.

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.