François Bayrou, l’homme-orchestre
Il est tellement désastreux de ne pas avoir coupé court à la rumeur qu’on est tenté de penser qu’il a vraiment décidé de se présenter à Pau, peut-être parce que le PS y était divisé en deux listes.
Il est tellement désastreux de taire cette décision, dès lors qu’elle est prise, qu’on est tenté de penser que l’alliance du maire socialiste sortant avec l’UMP, annoncée le 3 octobre, le fait hésiter.
Il est tellement désastreux de se montrer hésitant, en cette circonstance, qu’on est tenté de penser qu’il marchande.
Il est tellement désastreux pour lui de laisser croire qu’il marchande, qu’on se demande s’il n’est pas complètement dépassé par la situation, submergé, hagard.
Cumuler les mandats ne se justifie pas. Exercer pleinement un mandat de député alors qu’on est isolé dans l’assemblée, sans possibilité de diviser le travail dans un groupe, exercer pleinement, en outre, la présidence d’un mouvement en crise, cela exigerait déjà un dispositif permanent de soutien assez développé.
Le manque d’anticipation, le manque d’inspiration, et l’accumulation des petites erreurs, à chaque fois qu’il lui faut improviser, tout cela prouve que ce dispositif n’existe pas, ou du moins qu’il n’est pas à la hauteur.
Il en résulte une situation paradoxale. Les marges de manœuvres grandissent, et le mouvement se fige en défense. Le rythme du jeu politique se précipite, les occasions de prendre l’initiative se multiplient, et le mouvement s’absorbe dans la préparation des municipales.
A l’image de son président, qui prépare la sienne. Il avait l’harmonica et les clochettes. Est-ce il avait besoin du triangle ?