L’épreuve de Diogène

Pour répondre à “Ceux qui “sont venus, comme Alexandre,…” ont prouvé qu’ils n’étaient pas de géniaux stratèges”.

Ils se sont conduits loyalement, en travaillant en toute transparence, dans les règles, en présentant des propositions qui méritaient d’être traitées autrement. Ce qui réalisait bien les conditions d’une sorte d’épreuve de stratégie, mais pas celle que vous dites. Au contraire. Une épreuve qui n’était probante qu’à condition de jouer purement et simplement le jeu. Voici l’alternative tel qu’elle se présentait :

- ou bien l’organisation prenait des formes qui leur permettaient de s’y rendre utiles, en leur garantissant, par certaines règles de contrôle, que leurs efforts ne seraient pas dévoyés à des fins autres que celles qui figurent explicitement dans les engagements pris, selon des principes autres que ceux qui ont été fixés ensemble, ou pour promouvoir d’autres intérêts que ceux qu’un citoyen doit servir ;

- ou bien l’organisation prenait les formes d’une UDF rabougrie, ce qui ne voulait pas seulement dire qu’elle réduisait sa liberté d’action et ses chances de réussite, mais aussi et surtout qu’elle renonçait à devenir la machine à produire du politique sans laquelle le projet deviendrait un dangereux leurre. Produire un programme détaillé, avec rigueur et méthode, produire de la citoyenneté, car elle reste à constituer, et produire des gens formés, entraînés et préparés au plein exercice du pouvoir.

Diogène a échoué assez lamentablement à cette épreuve. Son choix stratégique implicite ne répond pas à nos critères, ni en justesse, ni en efficacité. Il ne nous est plus possible de considérer favorablement l’éventualité de sa candidature aux prochaines présidentielles, et encore moins d’y contribuer.

A partir de là, lorsque l’on voit Alexandre trancher le noeud gordien, on peut toujours trouver à y redire. Se scandaliser du procédé. Dire que c’est trop facile. Que les règles de l’emberlificotage n’ont pas été respectées. Mais c’est précisément ce qu’il s’agissait de rompre.

Il est vrai que l’on peut s’inquiéter des remous de haines qui s’engendrent dans le sillage de notre homme. Mais cela ne vaut qu’entre politiciens. “Je vais être son pire cauchemar”, annonce Marielle de Sarnez à propos de Delanoë, en découvrant tardivement qu’elle en a été le rêve. Mais nous ne sommes pas des professionnels de la politique. Nos sentiments sont plus sobres. Et nous prenons un plus grand soin de notre honneur.

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