Les incertitudes du régime anarcho-féodal

(A un Conseiller National, au sujet de sa légitimité de représentant)

Les dirigeants nationaux et locaux de notre mouvements ont souvent pris de gros risques, tantôt au regard de la loyauté, tantôt en matière de droit. Cela se paye par une immense méfiance, beaucoup de désertions, et une fragilité, une instabilité, une incertitude qui finalement pénètre tout, jusqu’au discours de Bayrou.

C’est lui qui dit, désormais, que vous avez été mal élu. C’est lui qui hésite, désormais, sur ce qu’il faut faire. C’est Bayrou, certes. Un coup ce sera oui, un coup ce sera non. Car il y a un bon côté dans cette incertitude : elle fonctionne comme une menace de dissolution. Je vous avoue qu’il m’arrive de le surestimer un peu, en imaginant qu’il l’a prémédité. L’incertitude, après tout, est une ressource stratégique, pour qui en détient la clef.

Mais la clef, en l’occurrence, passera de main en main. Comme il y a aujourd’hui plusieurs pôles d’opposition à Bayrou qui jouissent d’une bonne représentation dans ce Conseil, la demande d’invalidation peut surgir de partout, dès qu’une minorité cesse de se résigner aux choix de la majorité.

Je crois, avant d’avoir pris cette position, avoir bien peser le pour et le contre. Bayrou n’a aucun droit de vous dire mal élu. C’est une insulte que vous pouvez largement lui retourner. Candidature unique, participation inférieure à 10% … Il s’agit de savoir si cette ambiance anarcho-féodale, où chacun détient le moyen d’une destruction générale, est compatible avec notre programme de travail et nos buts de conquête. Pour ma part, je juge que non. C’est l’attitude de Bayrou jeudi dernier qui m’a fait trancher. Nous avons besoin d’un exécutif fort et d’un contrôle fort. Nous n’avons ni n’auront ni l’un, ni l’autre sans rompre avec l’anarcho-féodalité.

Certains Conseillers Nationaux partagent cette évaluation de la situation, vous le savez. Il ont d’ailleurs la certitude d’être bien mieux élus, dans des conditions normales, qu’ils ne l’ont été. D’autres se laissent submerger par la conscience du retard que nous avons pris et par l’impatience de le combler. A mon avis, sur cette voie optimiste, le retard risque de devenir d’un seul coup beaucoup plus grand qu’il n’est aujoud’hui, sans qu’on ne puisse plus le combler.

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