Mes aveux complets

Oui, c’est moi. J’ai livré le contrôle du MoDem à l’UDF, je le reconnais.

Je n’ai reculé devant aucun procédé pour assurer à ces gens, qui étaient minoritaires, des statuts avantageux, les pleins pouvoirs locaux, une sur-représentation au Conseil National, et une présence imposante au Bureau Exécutif. En faisant applaudire tout cela par des gens comme vous, à 99%. j’adore l’unanimité. Vous m’avez gâté.

Oui, c’est moi qui ait placé tous les sous-marins de l’UMP là où ils pouvaient faire le plus de mal : Cavada à la commission des investitures, par exemple. Mercier au budget. C’est moi qui ait fait élire plus d’une centaine de maires de la majorité présidentielle dans les grandes villes, de Juppé à Dassault, tantôt par soutien officiel, tantôt par défaut de concurrence. Et c’est ma stratégie qui a fait passé le MoDem de 7% aux législatives à 3,22% aux municipales. Ne croyez pas que ça se fasse tout seul. Il faut le vouloir.

Je me suis ouvertement réjoui de chaque intrigue, de chaque manipulation, de chaque tricherie, de chaque mensonge, sans jamais critiquer, sans jamais dévoiler ce qui se passait. Ma réussite, pourtant, est de celle dont on ne se vante pas. Je dois rester humble. J’ai surtout eu de la chance. Comme d’habitude.

Vous en avez mis du temps, à découvrir qui je suis, d’où je viens, et où je vais. Mais il est vrai qui si vous m’aviez percé à jour plus tôt, je n’aurais jamais pu aller si loin dans mes destructions. Je ne le dis pas pour vous flatter : je vous dois beaucoup.

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