De la qualité à la posture

Sur e-soutien, en réponse à des critique, quelqu’un dit ceci :

François Bayrou a-t-il toujours raison ? Bien sûr que non ! Ne s’est-il jamais trompé ? Bien sûr que si ! Connaissez-vous un seul homme politique, un seul quidam qui ne se soit jamais fourvoyé ?

Procédé ordinaire : à une critique qui vise “le faire”, répondre comme si elle visait “l’être”. Comme si la critique concernait une imperfection personnelle. Facile à dissoudre dans un tableau comparatif des produits actuels du marché. Chacun s’accordant à reconnaître la médiocrité qui y prévaut.

Mais il s’agit ici d’exigences pratiques, et d’une conduite qui se juge d’après les nécessités et les occasions que produisent la situation. Au lieu de s’engager dans l’épreuve par le haut avec son autorité et son pouvoir, il fabrique un consensus artificiel à la base, pour masquer son impuissance à résoudre les ambivalences et les conflits qui rongent la direction du mouvement.

Comme cet homme prétend accéder aux plus hautes responsabilités, il me paraît utile de noter que sa conduite le porte au comble de l’irresponsabilité.

Il ne reconnaît jamais que les erreurs qu’il peut attribuer à d’autres, de préférence parmi ses subordonnés. Devant l’évidence d’un échec, il se mure dans une dénégation abrupte aux replis pleins de mystères : “vous avez perdu beaucoup de députés”, “Non, ils sont toujours là” (allusion au Nouveau Centre). Ou bien il fait de cet échec la preuve qu’il est mu par des motivations supérieures. Converti aux dimensions de son destin, cet échec devient la promesse du gain suprême. Il apparaît comme un sacrifice nécessaire.

Le Mouvement Démocrate ferait bien de se délivrer de ce boulet, s’il veut avancer.

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