Corinne Lepage

 (Sur AgoraVox, en commentaire de Bayrou, le désenchantement)

Le bilan de Mancioday est juste. Les forcenés du MoDem eux-mêmes n’ont d’ailleurs rien trouvé à lui objecter.

Il faut cependant nuancer la conclusion. Le MoDem, en deux ans, s’est vidé de toute énergie critique, de toute force d’invention, de toute lucidité statégique. Il ne reste de sa constitution première, hors de Cap 21, que des féodalités locales, livrées aux intrigues et à l’anarchie, surmontées d’un communiquant calamiteux, incapable d’organiser autre chose que les ambivalences de son discours, et persuadé de pouvoir atteindre son but sans autre stratégie que celle de sa communication.

Et Corinne Lepage ? En recueillant chez Cap 21 une part de la dissidence du MoDem, et en laissant le reste se désagréger, elle a renforcé sa position, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ce qui lui a coûté plus de patience que de courage. Passons.

Elle représente désormais un bon tiers des militants réels, et peut emporter avec elle un bon tiers de l’électorat du mouvement. Ce n’est pas assez pour écarter Bayrou de la présidence du mouvement. C’est suffisant pour réduire le MoDem à un groupuscule en s’en séparant. En outre, Cap 21, une fois seul, serait infiniment plus libre de ses alliances que ne le sera jamais le MoDem.

Corinne Lepage choisira-t-elle d’exploiter sa puissance dissuasive à l’intérieur du MoDem en vue d’y obtenir un partage du pouvoir ? Préfèrera-t-elle délivrer Cap 21 de son co-fondateur défaillant ? Je n’en sais rien. Mais c’est surtout de ce choix, à mon avis, que le sort du MoDem dépend.

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