Marketing spéculatif

 (En commentaire de “Pourquoi Bayrou et le MoDem ne sont pas morts“, sur AgoraVox)

Drôle d’analyse. C’est avec ce même bric à brac spéculatif que l’on a conçu le marketing du produit Bayrou. On dirait du Sarnez. Comme s’il suffisait de changer le dosage des ingrédients dans la communication pour récupérer sa part de marché. C’est d’ailleurs Marielle de Sarnez qui a lancé dès l’annonce des résultats cette considération profonde : « Cohn Bendit ne sera pas candidat aux présidentielles ».

Le score de Bayrou aux dernières présidentielles résultait principalement de la conversion de certains comportements habituellement abstentionnistes, de la conquête de l’électorat des Verts, mais aussi, en troisième lieu, de l’existence de l’UDF, avec ses parlementaires, ses anciens ministres, etc.

Pour passer de la troisième à la deuxième place, on comptait sur « l’éclatement du PS ».

De ses trois conditions favorables, il ne restait plus grand chose, déjà, dès les législatives. Aux européennes, elles se sont même toutes inversées : abstention massive, surgissement de la liste menée par Cohn Bendit, et désertion des restes de l’UDF.

Alors, bien sûr, on peut toujours spéculer sur la « volatilité » du marché. Imaginer les conditions les plus favorables à un retournement de tendance. Un retour massif des abstentionnistes, accompagné d’un maintien de Corinne Lepage au MoDem, et de scores de gauche divisés en petits tas inférieurs à 15% peuvent mettre Bayrou à la deuxième place, c’est vrai. Mais trop loin du premier pour avoir la moindre chance de le dépasser au second tour.

Il reste cependant souhaitable, pour éviter de livrer notre pays aux hasards des circonstances, que le sénateur Mercier, trésorier du MoDem, entre dans le prochain gouvernement, et que Cap 21 se sépare du MoDem.

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