Note résolutoire

Selon une page récente de Wikipedia :

En harmonie classique, le terme de résolution désigne la technique permettant de transformer une dissonance, soit en une consonance — résolution régulière —, soit en une nouvelle dissonance — résolution irrégulière. Comme toute note attractive, une dissonance doit être résolue, même si elle n’a pas été strictement préparée. Cette résolution — le retour à la détente — revêt toujours un caractère impératif. Que la résolution soit régulière ou irrégulière, celle-ci doit se faire de préférence par mouvement oblique ou contraire. […]

La page mérite d’être lue entièrement.

Il ne me paraît pas trop difficile, après cette année de leçons diverses, d’imaginer ce qu’il faut faire. C’est quasiment l’inverse de ce que nous avons vécu.

1. Constituer un réseau à partir d’une douzaine d’unités de travail collaboratif, découpées suivant le modèle des commissions des assemblées ou des ministères ;

2. Développer dans chaque unité ( ou commission ) trois capacités conjointes : celle de suivre en détail et d’évaluer l’activité du gouvernement et des assemblées ; celle d’élaborer des contre-propositions ; celle de faire connaître et de faire partager ses positions par le plus grand nombre possible.

3. Fonder ce rassemblement progressif sur un manifeste démocrate et républicain, appelant le citoyen de droite et de gauche au travail au sein d’une force de contre-proposition, qui se situe comme en concurrence avec les professionnels de la politique et leurs partis.

4. Remettre à plus tard, lorsque le réseau comptera plusieurs milliers de membres, les questions de chartes, de statuts et de forme d’existence juridique. Se contenter d’un règlement, au moins pendant un an.

5. Aller vers les échéances de 2012 avec un programme détaillé, pourvu de ses arguments, tel qu’il aura été négocié en interne par des gens de droite et de gauche, et rallier autour de ce programme, dans une dernière phase, à partir de l’été 2011, des politiciens, des syndicalistes, des intellectuels, des hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises, etc.

La constitution de cette force de contre-proposition implique seulement la reconnaissance par tous de la nécessité d’établir entre les citoyens et la république une relation directe, permanente et responsable. Relation qui n’est ni celle de l’opinion, ni celle des médias, ni celles des partis existants. Relation dont les formes doivent articuler les principes de pratique politique désignés par les notions de république (la responsabilité à l’égard de l’intérêt commun) et de démocratie (la souveraineté du peuple, les règles de son expression et de sa représentation). Il n’y a pas lieu de présenter ces principes d’organisation et d’action politique comme des valeurs. Qu’ils soient perçus comme des valeurs par les uns ou comme des conditions d’efficacité par les autres, ce qui importe, c’est qu’ils soient pleinement adoptés, en pratique, par les uns et par les autres.

Fonder ce rassemblement sur un consensus à l’égard de valeurs en espérant contourner de cette façon les conflits normaux qui résultent de l’application de ces valeurs, et en particulier de la démocratie, qui est pluraliste, c’est absurde. La dynamique du rassemblement, au contraire, comme celle du travail de contre-proposition, suppose l’appel à la contradiction, à la confrontation interne des arguments. Pour surmonter réellement une opposition (celle de la droite et de la gauche, par exemple), il faut d’abord reconnaître qu’elle existe réellement, bien sûr. Mais il faut aussi l’incorporer comme telle, ensuite. L’opposition ne se surmonte pas par le consensus sur les valeurs. Elle se surmonte par la négociation d’un accord.

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